Description
Descriptif d’œuvre — Idole aux Serpents
Cette idole aux serpents s’inspire des travaux de Marija Gimbutas sur les cultures gynocentriques de l’Europe ancienne, où les figures féminines liées aux reptiles symbolisaient la régénération, la terre vivante et le cycle perpétuel du renouveau.
Réalisée en laine feutrée, elle adopte une forme verticale et volontairement simple. La surface du feutre, légèrement irrégulière, évoque la texture primordiale des objets rituels façonnés à la main.
Les serpents, élément central, s’enroulent autour de la figure (perles), du corps (sequins brillants) ou jaillissent de ses bras. Ils ne sont pas figurés de manière réaliste, mais apparaissent comme des lignes sinueuses, brodées directement sur le feutre. Les points de broderie soulignent leurs corps comme des flux d’énergie : filaments vivants, veines de la terre ou chemins symboliques.
Un jeu de couleurs ancre davantage la dimension mythologique : des ocres, des terres rouges, des verts profonds ou des bruns minéraux se mêlent au blanc, marron ou au crème naturel de la laine. Les nuances, feutrées ou brodées, créent une stratification visuelle qui rappelle la superposition des couches de sol dont parlaient Gimbutas, où les symboles s’accumulent comme des sédiments de mémoire.
Les traits faciaux schématisés renforcent l’universalité de l’idole. Sa présence semble à la fois protectrice et ancestrale, comme un fragment vivant d’un culte oublié où la femme, la terre et le serpent formaient un même principe de transformation.
Feutrée et brodée, cette idole n’imite pas un artefact ancien : elle en prolonge l’élan, réactivant dans la matière textile une spiritualité archaïque et profondément enracinée.
